PUGET-VILLE
LE CHÂTEAU
L’on peut supposer que le Château a été édifié par la famille d’Albanes, seigneur du Puget au début du XIIème siècle. Par la suite, il fut fortifié.
A gauche de l’église se trouvent deux casemates en assez bon état. La maison claustrale était percée de meurtrières. Les archives parlent souvent des hommes réquisitionnés pour aller défendre le château.
Le bâtiment lui-même, flanqué de deux tours, était tourné vers le midi. Sa façade donnait sur une terrasse plantée de cyprès et de muriers d’où descendait un petit escalier qui rejoignait la source.
A l’est, écuries et dépendances le séparaient de l’église.
En arrière, une grande cour entourée de hautes murailles encore debout servait au jeu de paume. Elle était dominée au nord-est par un pigeonnier qui existait encore en partie il y a 50 ans. Il y avait deux étages.
En 1684, le Château était encore habité par François de Rivière qui y est mort en 1737. Un inventaire de ses biens fut dressé, qui contient une description complète de l’extérieur et des aménagements du château. Il possédait alors 4/20 des terres du Puget.
LES SEIGNEURS DU PUGET
Le Château de Ville, le vieux château des crottes, l’actuel château dont le premier aménagement remonte à 1750, ou celui de Gigery ont vu se succéder plusieurs familles seigneuriales dont la vie, au gré des alliances et des successions, fait partie de l’histoire du Puget.
Depuis les Balb et les d’Albanes – ou Albanesio -, les Glandeves- Glandevés-Faucon et Glandevés-Pourrières, les Clapiers, jusqu’aux Rivière, d’Entrechaux et Pessonneaux.
Ils ne restaient pas tous au Puget, car ils prenaient une part active au évènements de la Provence.
LES FAMILLES NOBLES DU PUGET
En 1169, Guilleaume Balbus dit du Puget, de Saint-Alban, ou d’Albanes II, époux de Aiglène de Puget, dame de Puget du Théonois, est seigneur du Puget de théoniers, diocèse de Glandeves, - entre autre et du Puget de Théonois, diocèse de Toulon. Il est gouverneur de Provence.
Son fils, Pierre d’Albanes épouse en seconde noce Stéphanette de Vins. Leurs fils, Guillaume III du Puget et Bertrand est la cour de Raymond Béranger et accompagne le comte Charles d’Anjou à la conquête de Naples. C’est peut-être le Bertrand du Puget troubadour réputé qui chantait l’amour courtois.
En 1352, trois Guillaume du Puget sont les seigneurs des lieux : Guillaume dit le Grep, de qui viennent les Glandeves-Faucon et les Clapiers, Guillaume dit Memnon : tige des Glandeves-Pourrieres et Guillaume dit Guillon, dont la branche donnera les d’Albanis et les Rivière. L’un d’eux fut Vice-Sénéchal de Provence.
En 1388, Bertrand V du Puget reçut de la reine Marie de Blois les droits de son fils Louis D’anjou sur partie de la terre du Puget, en compensation des dommages causés à ses biens par le parti de Charles de Duras.
On trouve dans cette descendance des alliances avec les clapiers et les Glandevès. En 1264, Guillaume Féraud, baron de Glandevès, seigneur de Faucon, épouse Béatrix, fille du vicomte de Marseille, dame de Cuers et du Puget.
Leur descendante, Anne de Glandevès devient la femme de Jean Antoine de Clapiers, d’Hyeres, alors que Jean de Glandevès-Pourrières se marie avec Madeleine du Puget, de la branche des d'Albanès - ou d'Albanis -.
Notons que l'arrière-petite-fille de Guillleaume Balbus, Dauphine de Puimichel, épousa en 1298 Elzear de Sabran.
En 1514, les terres du Puget, Château Royal et Carnoules passent à la branche des Puget-Rivière.
Claude de Rivière, fils de Catherine du Puget, hérite de son oncle, Louis du Puget qui n'a pas d'enfant. Son petit-fils Aimar "homme de guerre et homme d'Etat, mérita le surnom de grand", il fut proche conseiller du Duc de Guise qui vint en 1596 coucher au château de Ville. Le lendemain, le Duc de Guise écrasait ses ennemis dans la vallée de l'Argens.
Tous ces seigneurs étaient souvent proches de leur souverain, que ce soit Raymond Béranger, Louis d'Anjou, le Roi René ou plus tard Louis XIII qui écrivit personnellement à Aimar du Puget en 1635, ils sont toujours prêts à les soutenir.
En 1684, un inventaire établi à la mort de François de Glandevès indique la répartition des terres du Puget entre les co-seigneurs, Anthoine du Puget, seigneur de Pourrières, François du Puget-Rivière et Jean-François de Clapiers, époux et maître de la dot d'Anne de Glandevès.
A l'époque, les Puget-Rivière sont les seuls qui habitent régulièrement le pays. Au début du XVIIIème siècle, la famille d'Entrechaux rachète la presque totalité des biens.
Il serait trop long de citer tous les liens de l'histoire du Puget avec celle de la Provence. Il ressort un trait commun à tous ces nobles, c'est leur passion pour la vie de leur pays.